Le pouvoir sous-estimé de l’iode : essentiel pour la santé de la thyroïde, la fonction immunitaire et bien plus encore

Le saviez-vous ? Le kelp/varech est l'une des sources les plus riches en iode, offrant jusqu'à 2000 fois plus d'iode qu'une portion typique de sel.🌿

Travaillant dans le domaine de la santé fonctionnelle avec un intérêt particulier pour le système immunitaire, je suis régulièrement frappée par le manque d’attention porté à l’iode, un nutriment pourtant crucial. Bien qu’il soit généralement associé à la santé thyroïdienne, l’iode joue un rôle essentiel dans de nombreux processus physiologiques, notamment le bon fonctionnement du système immunitaire et le développement cognitif.

Malgré son importance, la carence en iode demeure une problématique de santé publique majeure, en particulier dans les pays occidentaux, où de nombreuses personnes ignorent qu’elles présentent une insuffisance en ce micronutriment essentiel.

Cet article vise à mettre en lumière l’importance historique de l’iode, à décrire les signes d’une carence et à souligner la nécessité d’un apport adéquat. J’aborderai également les apports nutritionnels conseillés, en exposant pourquoi ils peuvent ne pas convenir à tout le monde, et en expliquant en quoi le régime alimentaire traditionnel japonais, naturellement riche en iode, peut offrir des pistes intéressantes pour celles et ceux qui souhaitent optimiser leur santé globale.

L’histoire de l’iode : découverte et reconnaissance de la carence en iode

L’iode a été découvert en 1811 par le chimiste français Bernard Courtois, alors qu’il travaillait à partir de cendres d’algues marines. L’élément fut ensuite nommé « iode », dérivé du mot grec iodes, qui signifie « violet », en référence à la teinte caractéristique qu’il prend lorsqu’il est vaporisé. Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que des chercheur·euse·s ont commencé à établir un lien entre l’iode, la fonction thyroïdienne et la santé globale.

Cependant, cette relation entre l’iode et la santé humaine n’a été largement reconnue qu’au début du XXe siècle, lorsque des travaux ont démontré qu’une carence en iode pouvait entraîner un goitre, c’est-à-dire une hypertrophie de la glande thyroïde. Le Dr David Marine, un chercheur états-unien, a joué un rôle déterminant dans la mise en évidence de ce lien dans les années 1920. Ces découvertes ont mené à l’introduction du sel enrichi en iode aux États-Unis en 1924, ce qui a permis de réduire significativement la prévalence du goitre dans de nombreuses régions.

Si la carence en iode a d’abord été associée à des troubles thyroïdiens, ses effets plus étendus sur le métabolisme, les fonctions cognitives et la santé du système immunitaire sont désormais mieux compris. Pourtant, malgré l’introduction du sel iodé, la carence en iode demeure préoccupante, en particulier dans les zones où les aliments naturellement riches en iode sont peu accessibles, ou dans les contextes où les habitudes alimentaires n’en assurent pas un apport suffisant.

La carence en iode : symptômes et prévalence dans le monde occidental

La carence en iode, bien que souvent discrète, peut entraîner divers problèmes de santé importants. Les symptômes varient d'une personne à l'autre, allant de formes légères à des manifestations plus graves, et certaines personnes ne prennent conscience de leur carence qu'une fois que des signes plus avancés apparaissent.

Symptômes courants de la carence en iode :

  1. Goitre : Gonflement au niveau du cou en raison d'une hypertrophie de la glande thyroïde.

  2. Fatigue : Fatigue persistante, même après un repos, en raison d’un ralentissement du métabolisme.

  3. Prise de Poids : Gain de poids inexpliqué malgré l’absence de changement dans l’alimentation ou l’exercice.

  4. Sensibilité au Froid : Sensation de froid ou difficulté à se réchauffer, en raison d’un métabolisme ralenti.

  5. Trouble de la Concentration : Difficulté à se concentrer ou à maintenir une clarté mentale.

  6. Dépression ou Changements d’Humeur : La carence en iode peut entraîner des troubles de l’humeur en raison d’une dysfonction thyroïdienne.

  7. Chute de Cheveux : Amincissement des cheveux ou perte de cheveux, souvent lié à des déséquilibres hormonaux thyroïdiens.

  8. Peau Sèche : Peau rugueuse, sèche ou qui pèle, autre signe de faible fonction thyroïdienne.

La principale cause de la carence en iode dans le monde occidental est un apport alimentaire insuffisant. Bien que l’iode se trouve dans des aliments tels que les fruits de mer, les produits laitiers et le sel iodé, de nombreuses personnes dans les pays industrialisés ne consomment pas suffisamment d’aliments riches en iode pour couvrir leurs besoins, en particulier celles et ceux qui évitent ces aliments en raison de restrictions alimentaires ou de préférences.

Pourquoi les apports journaliers recommandés sont-ils insuffisants pour certains ?

L’apport quotidien recommandé (ADR) en iode, défini par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est de 150 microgrammes (mcg) pour les adultes. Bien que cette quantité soit suffisante pour prévenir les symptômes évidents de carence, de nombreux expert·e·s en santé, y compris les professionnel·le·s de médecine fonctionnelle, considèrent que cet ADR pourrait être trop faible pour assurer une santé optimale.

Pour certain·e·s individus, en particulier celles et ceux souffrant de troubles thyroïdiens, de maladies auto-immunes ou ayant des besoins métaboliques accrus, l’apport idéal en iode pourrait être bien supérieur à la dose quotidienne recommandée. Dans ma pratique clinique, j’observe généralement que l’apport optimal en iode pour la plupart des adultes se situe plutôt entre 400 et 600 mcg par jour. Dans certains cas, une supplémentation en iode peut atteindre jusqu’à 1 100 mcg par jour pendant de courtes périodes, mais cela doit être effectué sous la supervision d’un·e professionnel·le de santé.

Bien que la toxicité de l’iode soit un sujet de préoccupation, il est important de souligner que cela reste un phénomène rare, sauf si l’apport en iode dépasse largement les niveaux sûrs pendant une période prolongée. La majorité des personnes, en particulier dans les pays occidentaux, ne consomment pas suffisamment d’iode. Avec l’adoption croissante des régimes végétaliens et la dépendance accrue aux aliments transformés, la carence en iode demeure un problème majeur de santé publique.

Le Japon est l'un des plus grands consommateurs de poisson et de fruits de mer au monde, avec une consommation moyenne de 50 kg de poisson et de fruits de mer par personne chaque année – plus que dans n’importe quel autre pays ! 🍣🐟

Le Japon : un modèle d’apport suffisant

Un pays où la carence en iode est remarquablement rare est le Japon. Grâce à leur régime alimentaire traditionnel, naturellement riche en iode, le Japon présente certains des taux de carence en iode les plus bas au monde. Ce régime comprend de nombreuses sources d’aliments riches en iode, tels que les algues, le poisson et les crustacés.

En effet, les recherches montrent que l’alimentation moyenne au Japon fournit environ 1 000 à 3 000 mcg d’iode par jour, bien au-delà des recommandations des pays occidentaux. Cet apport élevé est principalement attribué à la consommation de diverses algues marines, comme le kombu, le wakame et le nori, qui constituent des ingrédients de base dans la cuisine japonaise.

  • Une étude publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism (2008) a examiné l’apport en iode au Japon et a constaté que leur régime alimentaire fournit généralement 10 à 30 fois plus d’iode que le régime occidental moyen. Cela a été associé aux faibles taux de goitre et de troubles thyroïdiens dans le pays.

Le riche contenu en iode du régime japonais pourrait expliquer pourquoi les troubles thyroïdiens, les troubles cognitifs et les maladies auto-immunes liées à la thyroïdite sont beaucoup moins fréquents au Japon. Les algues marines représentent la source la plus courante d’iode dans l’alimentation japonaise, et une portion quotidienne d’algues peut fournir entre 50 et 1 000 mcg d’iode, selon le type et la quantité consommée.

Comment optimiser votre apport alimentaire

Si vous soupçonnez une carence en iode ou si vous souhaitez simplement vous assurer que vous consommez suffisamment de ce nutriment vital, plusieurs ajustements alimentaires peuvent être effectués :

Les aliments riches en iode à intégrer dans votre alimentation :

  • Les algues marines (comme le kombu, le wakame et le nori)

  • Le poisson et les crustacés (comme la morue, les crevettes, le thon et l’aiglefin)

  • Le sel iodé (un moyen simple d’augmenter l’apport en iode lorsque l’accessibilité aux aliments riches en iode est limitée)

  • Les produits laitiers (comme le lait, le yaourt et le fromage)

  • Les œufs (particulièrement le jaune)

Pour les personnes ne consommant pas de produits d’origine animale ou vivant dans des régions où le sol est pauvre en iode, la supplémentation peut s'avérer nécessaire. Cependant, il est essentiel de collaborer avec un·e praticien·ne fonctionnel·le afin de déterminer la posologie adaptée aux besoins spécifiques de chaque individu.

Une approche holistique

L’iode est un nutriment essentiel qui soutient non seulement la fonction thyroïdienne, mais aussi la santé immunitaire, les performances cognitives, les capacités de détoxification et même la vitalité de la peau. Pourtant, la carence en iode demeure un problème répandu, notamment dans les pays occidentaux, où de nombreuses personnes ne consomment pas suffisamment d’aliments riches en iode.

En observant des pays comme le Japon, où les carences en iode sont quasi inexistantes grâce à une alimentation naturellement riche en iode, on comprend l’importance d’intégrer régulièrement des sources d’iode comme les algues et les produits de la mer dans notre quotidien. Je recommande généralement un apport quotidien en iode situé entre 400 et 600 microgrammes pour un état de santé optimal, tout en soulignant l’importance de consulter une ou un praticien·ne en santé fonctionnelle pour évaluer les besoins propres à chacun·e.

Que ce soit par l’alimentation ou la supplémentation, assurer un apport adéquat en iode peut transformer en profondeur l’état de santé général. Mais que faire si vous ressentez déjà les signes d’une carence, comme de la fatigue, des troubles de la concentration ou une immunité affaiblie ?

J’ai à cœur d’aider chaque personne à identifier les carences nutritionnelles sous-jacentes et à restaurer la résilience et la vitalité naturelles du corps. Si vous soupçonnez qu’un déséquilibre en iode (ou en d’autres nutriments) pourrait affecter votre bien-être, ou si vous vivez des symptômes comme une fatigue persistante, une prise de poids ou une immunité fragile, je vous invite à entamer un travail en profondeur pour retrouver votre équilibre.

La Formule Mieux-Être est un excellent point de départ : il comprend une analyse minérale capillaire, une prise de sang complète ainsi qu’un plan personnalisé pour rétablir votre équilibre. Et si vous êtes prêt·e à aller plus loin, le programme Regagnez Votre Résilience, un accompagnement de quatre mois, est conçu pour s’attaquer aux causes profondes de la fatigue chronique, des troubles auto-immunitaires et des déséquilibres nutritionnels.

Je suis consciente que le chemin vers la santé optimale est unique pour chaque personne. C’est pourquoi mon approche est toujours personnalisée, bienveillante et respectueuse de votre rythme, pour vous accompagner de manière alignée avec vos besoins et votre réalité.

C’est peut-être le moment idéal pour écouter les messages que votre corps essaie de vous envoyer, et pour faire ce pas vers plus d’énergie, plus d’équilibre, et un mieux-être durable.

N’hésitez pas à me contacter si vous êtes prêt·e à commencer.

Je serais ravie de vous accompagner sur ce chemin de transformation !

Références :

  • Zimmermann, M. B. (2009). Iodine deficiency. Endocrine Reviews, 30(4), 376–408.

  • Andersson, M., Karumbunathan, V., & Zimmermann, M. B. (2012). Global iodine status in 2011 and trends over the past decade. The Journal of Nutrition, 142(4), 744–750.

  • World Health Organization. (2013). Nutrition: Effects of iodine deficiency.

  • National Institutes of Health, Office of Dietary Supplements. (2021). Iodine Fact Sheet for Health Professionals.

  • Nagano, J., et al. (2015). Prospective study of seaweed consumption and thyroid cancer incidence in women: the Japan collaborative cohort study. European Journal of Cancer Prevention, 24(4), 302–308.

  • Institute of Medicine. (2001). Dietary Reference Intakes for Vitamin A, Vitamin K, Arsenic, Boron, Chromium, Copper, Iodine, Iron, Manganese, Molybdenum, Nickel, Silicon, Vanadium, and Zinc. National Academies Press.

  • Leung, A. M., Braverman, L. E., & Pearce, E. N. (2012). Iodine-induced thyroid dysfunction. Current Opinion in Endocrinology, Diabetes and Obesity, 19(5), 414–419.

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